La matinée notariale de la Façon d’être du 07/11 : RASSEMBLER et FAIRE LE LIEN entre l’INDIVIDUEL et le COLLECTIF

Un beau logo conçu par le MJN, le comité de pilotage de la Chambre des notaires et la société d’évènementiel ABSOLEM

Le 07 novembre avait lieu la Matinée notariale de la Façon d’être…

Le Mouvement Jeune Notariat dont le thème de congrès 2021 était  » le Bonheur au Travail, mythe ou réalité ? » a été invité à participer à la préparation de ce bel évènement organisé par la Chambre Interdépartementale des notaires du Val de Loire (Indre et Loire, Loir et Cher, Loiret), soit l’ensemble de la Cour d’appel d’Orléans, avec le soutien de la Banque des Territoires et du Conseil Supérieur du Notariat.

Le comité de pilotage de cet évènement était ainsi composé de membres de la Chambre (Me Marie-Sophie BROCAS-BEZAULT, Présidente, les vice-présidents(es), des membres de la commission communication et syndic) et de Me Alexandre HARDY, président du Mouvement Jeune Notariat.

L’objectif de cet évènement exceptionnel, d’un format inédit, était de réunir au même endroit tous les membres du notariat de la Cour d’appel d’Orléans, employés comme employeurs, soit près de 1800 personnes, pour partager une expérience commune exceptionnelle et donner à chacun quelques clefs pour mieux vivre sa relation à l’autre et au monde qui nous entoure, et, finalement, mieux s’affirmer et s’épanouir aussi dans sa profession.

Nous y avons été aidés par des intervenants originaux et brillants…

Nous remercions sincèrement la Chambre interdépartementale des notaires du Val de Loire et en particulier sa présidente, Me Marie-Sophie BROCAS-BEZAULT, pour leur confiance et leur ouverture d’esprit, ensemble extrêmement attachées à l’entretien des liens de confraternité et aux valeurs du notariat.

Nous sommes extrêmement reconnaissants également à l’égard des intervenants dont la qualité n’a eu d’égale que la générosité !

Le public le leur a bien rendu.

Retour sur ce mémorable évènement et les moments forts de son animation par Me Alexandre HARDY, président du Mouvement Jeune Notariat :

L’homme moderne, il n’a pas le temps !

Nous inspirant des mots très justes d’un jeune slamer :

L’homme moderne, il n’a pas le temps…

A 7h il se reveille

A 19h il a deja sommeil

Entre les deux, il travaille comme du bétail !

Sa vie, elle va plus vite qu’un marathon.

Obligé de fumer pour prendre l’air, d’être plus qu’enrhumé pour lever le pied, de payer pour se divertir, de tweeter plutôt que parler, de zapper, plutôt que penser !

Il s’oublie, il oublie les autres !

…Alors ce matin, on va essayer de prendre notre temps, de s’étendre un instant, de nous entendre en nous parlant.

De trouver de l’inspiration, des moyens de se maîtriser et de se cultiver en cette période de turbulences.

Une manière de reprendre le contrôle qui peut être apprise par n’importe qui et de n’importe où ?

Un mot sur le logo de la Vague…

Avant d’annoncer le programme de cette matinée de la Façon d’être, quelques mots sur le logo de notre évènement !

Il n’est pas seulement esthétique. Il n’est pas dû au hasard.

La vague d’Hokusai a servi de base à notre logo :

Il s’agit sans doute de l’œuvre la plus célèbre de l’art du Japon, reproduite, transposée, détournée, parodiée, est devenue l’une des icones de la culture visuelle mondiale.

Cette estampe est intitulée « Sous la vague au large de Kanagawa » et date de 1830.

Elle figure la puissance menaçante de l’élément marin, la gigantesque déferlante dont la crête se déchire en gouttelettes griffues prêtes à s’abattre sur trois fragiles esquifs.

A notre sens, plusieurs niveaux de lecture de cette œuvre sont possibles et nous inspirent :

-L’eau : élément vital, c’est avant tout la résilience. Elle s’adapte aux formes, elle s’infiltre partout, rien ne l’arrête.

-La vague qui se détache de l’horizon, c’est l’identité et la vitalité émergeant.

-La vague c’est aussi le défi, qui enfle face à nous, qui nous dépasse. C’est l’éternelle lutte entre l’ordre et le chaos, qui fait rage dans l’univers, autour et en nous.

Face a cela, les pêcheurs sur leur esquif sont tous ensemble…mais rament-ils ? Prient-ils en attendant ?

Ils ne reculent pas en tous cas. En effet, n’oublions pas que ces œuvres japonaises se lisent de droite à gauche…en conséquence il faut imaginer le bateau avancer vers la vague, et non chercher à la fuir. C’est une illustration inspirante de courage et d’abnégation d’une part, mais aussi de l’union face aux éléments et leur déchainement…tous sont logés à la même enseigne.

Mais il y a aussi un cœur caché à cette oeuvre d’Hokusai…

Le mont Fuji.

C’est le cône triangulaire gris et blanc qui pointe vers le ciel, si vous regarder au large, dans le rouleau de la vague.

Chacune de la quarantaine d’estampes dont « la Vague » est tirée de la série a en réalité pour sujet principal le Mont Fuji, montagne hypnotisante illustrée sous tous les angles et points de vue par l’artiste.

Symbole de stabilité, la montagne revêt traditionnellement par-delà l’agitation du monde, une dimension spirituelle.

La vague enserre dans son creux, par un effet de perspective, le lointain cône enneigé du mont Fuji qui se détache sur un horizon charbonneux.

Cette perspective Fuji au loin / vague proche nous encourage ainsi à connaître nos buts à long terme mais sans oublier nos buts à courts termes. Cela nous encourage aussi à nous fixer chaque jour un objectif et à l’accomplir.

Alors la vague, oui, c’est la résilience, la fluidité, l’identité et la vitalité émergeant ou l’onde involontaire et perdue, mais pourtant elle n’est pas détachée de l’océan…

C’est ici le sens des quatre couleurs de notre logo : la vague quadruplée à la Warhol c’est l’illustration d’une même problématique (cette vague commune qui enfle face à nous) mais appréhendée avec des ressentis différents, des modes de gestion, des approches et des cultures différentes suivant les Offices…pourtant il y a un point commun, en blanc, le notariat.

Il nous a réuni ce matin du 07 novembre.

Quel est cet ADN commun aux Offices gérées comme autant d’entreprises différentes ?

C’est le sens du service de nos concitoyens, l’affirmation de la déontologie et de la confraternité, envers et contre toutes les déviances.

Un objectif principal à cette matinée: reprendre conscience du lien et de la nécessité de l’entretenir

Nous avons été très attentifs aux conclusions de la journée de la Raison d’être l’année passée et notamment la demande persistante d’organiser pour les membres de notre profession, en particulier les collaborateurs, qui ne se côtoient finalement presque jamais, davantage d’occasions de se rencontrer, d’échanger et de dialoguer. 

Cette matinée a été conçue il y a 8 mois, mais son importance pendant la période tendue que nous traversons actuellement est d’autant plus grande. 

C’est donc pour tous qu’a été organisée cette matinée, hors des murs des Offices, en faisant tomber les cloisons habituellement montées entre les salles de classe des formations et séminaires classiques. 

L’un des objectifs principaux de cette matinée était donc de reprendre conscience du lien et de la nécessité de l’entretenir.

Se battre contre l’individualisme et la solitude.

Il ne s’agissait pas d’une leçon de choses, d’une master class pour évoquer une meilleure manière de se comporter déontologiquement, ni même d’un spectacle auquel vous n’auriez qu’à assister passivement…mais plutôt de l’occasion d’essayer de prendre notre temps, de nous poser un instant, pendant une matinée, tous ensemble, pour prendre une bouffée d’oxygène en ces périodes anxiogènes ; et ce n’est ni un luxe, ni une lubie : c’est nécessaire pour le bien du plus grand nombre. 

Il ne s’agissait cependant pas non plus de se laisser endormir et séduire par l’irénisme. On n’échappe pas au réalisme politique ; mais justement, regardons les choses en face :

Notre profession poursuit un objectif hautement précieux en ces temps troublés, voire chaotiques : contribuer à la paix sociale, à une pacification de la relation juridique de nos concitoyens, au moyen du service public de l’authenticité. 

Cela honore notre profession, mais cela l’oblige aussi. 

C’est un honneur, donc une responsabilité aussi.

Notre mission est strictement encadrée : elle est règlementée bien entendu, mais elle est aussi fondamentalement structurée autour de l’éthique et la déontologie ; or, le sens de la mission cela s’entretient, le sens du devoir cela s’encourage, la conscience professionnelle cela s’aiguise, la confraternité cela se vit, sinon, humains que nous sommes, tout cela s’émousse. 

Il ne faut donc pas sous-estimer la démotivation, la détresse, la solitude, l’individualisme, le repli, la colère ; ce sont des poisons. 

Cette Matinée était donc tournée vers l’humain, justement. Vers les femmes et les hommes qui composent notre profession et le lien qu’il faut entretenir entre nous.

Nous avons tous les mêmes problématiques, une adversité commune. Il est évident que s’unir et harmoniser les liens entre les membres de la profession sont source de cohérence, de force, d’une parole efficiente, or, on ne crée sainement un lien avec les autres que si on est déjà « à l’aise » avec soi-même.

Il y avait donc une certaine progression dans le programme de la Matinée de la Façon d’Etre :

1/ Evoquer des principes utiles au développement de soi, à l’affirmation, à la conscience de l’instant, à la vigilance, à l’adaptation…grâce à des pratiques martiales qui ont été expliquées par Léo TAMAKI, expert martial international, et mises en lien par Me Alexandre HARDY et Me David RAVIN avec les problématiques de terrain dans nos Offices (cybercriminalité, agressivité et reproches clients, présentisme et pratique dans l’urgence,…).

2/ Faire le point en milieu de matinée sur les résultats du sondage que nous avons diffusé préalablement à la matinée et portant sur le bien être au travail.

3/ Aborder la notion « d’intériorité citoyenne » : s’épanouir et faire de son mieux au bénéfice de tous. C’est Thomas d’Ansembourg qui est intervenu pour cela, accompagné de la troupe de théâtre du Collectif « Pour le Moment »

Des actions pour échanger et dialoguer

Pour permettre l’échange et le dialogue entre tous, deux moments importants sont à retenir :

1°) Pour permettre d’interagir sur la matinée, nous avons préparé un questionnaire/sondage en ligne portant sur le bien être dans le notariat, sondage qui a recueilli plus de 700 réponses, soit plus de la moitié des collaborateurs du notariat de la Cour d’appel d’Orléans !

2°) La matinée a été suivie d’un cocktail déjeunatoire qui a permis aux 1400 membres restés du notariat de la Cour d’appel de dialoguer, hors des cadres habituels, de nouer du lien.

Arts martiaux et notariat…

Première partie de la matinée : arts martiaux et notariat.

Pourquoi les arts martiaux ?

Pour ceux qui ont assisté aux vœux du Mouvement Jeune Notariat en janvier 2023, vous avez conscience des parallèles possibles puisque nous avions invité Léo TAMAKI, expert en arts martiaux international et fondateur de l’école d’aïkido Kishinkai, à nous faire une démonstration.

Pour le découvrir cliquer ici !

Il y a de nombreuses voies, de pratiques et méthodes, qui aident a progresser vers l’amelioration de soi et l’harmonie avec le monde qui nous entoure, sources d’efficacité.

A chacun de choisir celle qui fait le plus écho en lui et l’aide à se dépasser, à s’améliorer et à s’accomplir.

Mais étant sensibilisés aux arts martiaux, nous y trouvons un moyen original et étonnant de mettre en lumière des principes, des concepts, une sorte de Sagesse Martiale, pouvant nous aider à agir avec efficacité dans notre profession, que nous voulions partager avec le public.

De nombreux maitres prétendent que la pratique développe l’humain !

Les arts martiaux sont bien plus que de simples techniques de self-défense. Ils sont une voie de transformation personnelle et mentale.

Ils visent a former des pratiquants pouvant se défendre et aider ceux qui en ont besoin, capables de se maîtriser physiquement et psychologiquement en différentes situations, voire meme de resister a la tentation de la maitrise,

Nous y voyons ainsi un parallèle intéressant avec le service notarial.

Les échanges avec Léo TAMAKI ont été passionnants, évoquant successivement la cérémonie du thé, la posture, la distance juste, la perception, l’engagement, l’accueil, l’harmonisation, l’intention, le choix de la juste attitude, la disponibilité (lâcher-prise), la vigilance, la relation ancien/jeune, l’importance de l’étiquette pour pérenniser l’ordre social ou professionnel…

Finalement, Leo TAMAKI, qui ne connaissait pas le notariat a pourtant, au fil de nos échanges, réussi facilement à cerner les grands principes qui sous-tendent notre profession…et je crois que c’est en partie parce qu’il y a des liens évidents entre l’éthique de ces combattants traditionnels qui cherchaient finalement plus loin que l’unique efficacité de la violence.

La voie empruntée par les arts martiaux traditionnels est l’amélioration de la personne, la transcendance, la recherche de la paix par l’entrainement de la lutte contre nos ennemis intérieurs.

Chez nous, dans le notariat, on n’a pas de sabre, matériellement, mais au sens figuré, dans le domaine des interactions juridiques, notre acte authentique est bien une arme de dissuasion.

Notre acte est forgé avec intention et vigilance, en respectant des étapes qui se transmettent, et il dispose d’une force juridique vraiment très particulière.

L’acte authentique est notre sabre au service de la pacification des relations juridiques.

Rappelons l’excellente citation de Me Jean Tarrade, ancien président du Conseil Supérieur du Notariat : l’authenticité nous honore et nous oblige.

Je trouve que l’honneur et le devoir, ce sont des points fondamentaux réellement communs au notariat et aux arts martiaux traditionnels.

Nous remercions sincèrement Léo TAMAKI de nous avoir aidés à faire un parallèle avec les principes tirés de la Sagesse martiale qui est une école susceptible de faire émerger des hommes dignes de leur humanité et de contribuer au développement d’une société meilleure, de servir l’épanouissement individuel et la cohésion sociale…ce qui est le sens profond de la profession notariale.

Un peu d’intériorité citoyenne…

Après l’intervention excellente des comédiennes Camille BARDERY, Violaine DUMOULIN et Séverine PELLERAY, du Collectif « Pour le Moment », mettant en scène le dur travail d’une « écoutologue » certifiée extrait de la pièce « Personne m’écoute ! »… nous avons eu le plaisir et la chance d’accueillir le très attendu Thomas d’ANSEMBOURG.

Pour le découvrir, cliquer ici :

Alors, pourquoi l’avoir convié à nous rejoindre ?

D’abord, son message nous a beaucoup touché parce qu’il a à cœur de contribuer à aider les êtres humains à trouver des clés pour s’ouvrir à une vie plus heureuse, plus inspirée, rayonnante et donc généreuse.

Il nous rappelle qu’en apprenant à nous connaître en profondeur, nous devenons des citoyens plus créateurs et solidaires, et que cela demande juste un peu d’apprentissage …

Ensuite il évoque la notion d’intériorité citoyenne que je n’avais jamais entendu ailleurs et qui pourtant est si bien choisie, approche qui nous semble être cruciale quand on s’apprête à s’affirmer et qu’on a le courage d’agir sur l’extérieur : tenter de sublimer nécessite de se responsabiliser également.

C’est s’épanouir en cherchant à ce que cela profite a tous. Vous vous rappelez : le bénéfice, le développement mutuel évoqué plus tôt au sujet des arts martiaux et de l’esprit de groupe sur le champs de bataille.

Pour ceux qui veulent approfondir son approche, son dernier livre « Notre façon d’être adulte fait elle sens et envie pour les jeunes ? » est sorti le 8 octobre 2020 (Editions de l’Homme), en même temps que l’édition anniversaire de « Cessez d’être gentil, soyez vrai »  qui fête ses 20 ans et 1 million d’exemplaires. 

La vague n’est pas détachée de l’océan…

Au-delà de la fin de cette matinée, rappelons-nous du logo : la vague. La vague, oui, c’est la résilience, la fluidité, la vitalité et l’identité émergeant, mais elle n’est pourtant pas détachée de l’océan…

Quand on évoque la façon d’être, il nous revient à l’esprit ce court échange entre un disciple qui demanda à son maître :

« Maître, comment doit-on se comporter avec les autres ? »

Question à laquelle Ramana Maharshi répondit :

« Il n’y a pas d’autres. »

Alexandre Hardy, president du MJN